Roulant au maximum de la vitesse qu’autorise la mauvaise route, les camions se suivent inlassablement sur la Transamazonienne ( Brésil ).  Leur bâches cachent des plateaux de bois précieux coupé illégalement. Ces convois roulent de nuit pour éviter les contrôles de policiers à Ruropolis, ville née du croisement des deux artères irriguant l’Amazonie, et de ces chemins ouverts par les forestiers pour accéder à des coupes de bois illégales. Absent des cartes, ces raccourcis éphémères ne dureront que le temps nécessaire à la jungle pour cicatriser les balafres qui lui sont faites.

C’est non loin de la Placas, que cet Acajou , tombé à terre du haut de ses quarante mètres, sera acheminé à la scierie, aussi clandestine que toute cette main-d’œuvre, un personnel adolescent, les pieds nus et parfois les mains raccourcies.