Porte d’entrée pour des dizaines de milliers de demandeurs d’asile, le sud de l’Italie est au bord de l’implosion. Plus de 100'000 sont arrivés depuis 2017 , en grande majorité dans les ports du Sud. Tout droit sortis du brasier libyen et de ses violences indicibles, à peine arrivés sur le sol italien, beaucoup de migrants replongent dans l’enfer. Au-delà des images idylliques de villages modèles accueillant les réfugiés se dessine une réalité migratoire dramatique. Pour beaucoup de migrants africains, la bataille n’est pas gagnée en arrivant sur le sol calabrais. La très grande majorité n’obtient pas le statut de réfugié et se retrouve dans la clandestinité après deux ou trois ans. Vulnérables, ils deviennent des proies faciles pour des réseaux de traite d’êtres humains et sont exploités dans l’agriculture, la construction et la prostitution.

Des points de rencontres dans certains villages , au levé du jour, sont fixés par les « Capo » locaux, afin d’espérer trouver du travail pour la journée.

L’Italie n’expulsant pas, ou à titre très exceptionnel, un requérant vers son pays d’origine, la main-d’œuvre corvéable à merci ne manque pas. Les migrants se battent pour être choisis pour des tâches les plus viles, leur permettant de gagner à peine quelques euros pour survivre.

 

© Magali Girardin

 

Ce reportage a été réalisé grâce à la Bourse de la Fondation Jordi, décernée au printemps 2017 à la photographe Magali Girardin et la journaliste Isabel Jan-Hess.

Il a fait l’objet de plusieurs publications : Journal La Cité, Bon pour la Tête, SwissInfo.ch et Echo Magazine.